Culture
Temple des Viollins
Un clocher-porche, des volumes simples, aucun décor sculpté ni peint : pas de doute, vous êtes bien devant le temple des Viollins. Premier indice qui vous prouve que vous êtes bien devant un lieu de culte protestant : le clocher est sur la porte !
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Temple des Viollins
Le rôle des cloches est d’appeler les fidèles à venir assister au culte. Le clocher est donc toujours situé sur la porte du temple afin d’être bien visible et audible.
Au-dessus de la porte se trouve la croix huguenote :
- une croix dont les 4 bras de même longueur évoquent la croix de Malte et celle du Languedoc
- 4 fleurs de lys s’intercalent entre les bras de la croix : signe de la loyauté des Protestants au roi de France
- en partie inférieure, la colombe représente bien sûr l’Esprit saint
- les 8 points rappellent les 8 Béatitudes, règles de vie du chrétien persécuté pour sa foi
Si vous passez en fin d’été, vous verrez probablement une gerbe de blé fixée au-devant de l’oculus qui coiffe la porte : c’est signe que la fête des moissons, célébrée chaque premier dimanche d’août, a bien eu lieu !
Ce temple est célèbre car Félix Neff, célèbre pasteur genevois, en prononça la dédicace en 1824 : il s’agit de l’acte religieux par lequel un édifice est consacré au culte. Notez cependant que contrairement à la religion catholique, un temple protestant n’est pas voué à un saint : normal car ils récusent le culte des saints.
Félix Neff (1797-1829) œuvra dans les Hautes-Alpes de 1824 à 1827.
Pasteur de Freissinières et du Queyras, il était également présent en Oisans, Briançonnais, Guillestrois et Champsaur, ce qui l’obligeait à des déplacements incessants.
Ce pasteur, également enseignant et agronome, a durablement marqué Freissinières en raison de son dévouement. Il a tout d’abord ranimé la foi protestante dans cette vallée, après des décennies de persécutions et d’interdiction du culte. Face à la pauvreté des habitants, il les incita à moderniser leurs techniques agricoles et à restaurer des canaux abandonnés. Il a ranimé la tradition locale de l’enseignement et créé la première école normale de France afin que toutes les vallées aient des instituteurs.
Fatigué par son immense activité, il tomba malade dès 1826, quitta la vallée en 1827 et mourut en 1829.
Avant de partir, remarquez l’horloge placée en façade de la maison voisine du temple. Il s’agit de l’école et la cour de l’école, c’était la rue !
Source : Elsa Giraud, L'atelier d'Histoire pour Patrimoine Hautes-Alpes.