Culture
Briançon, Cité Vauban
Briançon, étoile des vallées
Inscrite à la convergence de cinq vallées - Haute-Durance, Guisane, Clarée, Ayes et Cerveyrette - la ville de Briançon occupe une situation géographique remarquable.
Culture
Briançon, Cité Vauban
La structure rayonnante des vallées a offert très tôt à la ville des accès extérieurs relativement aisés : vers la Provence, le Queyras, l’Isère, la Drôme et
l’actuelle Italie. Ce dense réseau de communications a longtemps fait apparaître Briançon comme une terre de passages, un carrefour important au coeur du massif alpin, proposant les meilleures conditions pour le déplacement des hommes, le trafic des marchandises et l’échange des cultures.
Préhistoire et Antiquité
Les périodes successives de glaciation du Paléolithique rendent impossible
l’implantation humaine. Ce n’est qu’au cours du Néolithique que la présence des hommes est supposée dans les vallées briançonnaises. Elle est en revanche certaine à l’Âge du Bronze et du Fer. Les différentes peuplades, d’abord ligures, puis celto-ligures, vivent sur le replat des vallées et tirent leurs ressources de l’agriculture et des échanges. Aux premiers temps de la romanisation, Brigantio semble être implanté sur le secteur de l’actuel Champ de Mars. Le Briançonnais demeure sous la domination romaine jusqu’à la
chute de l’Empire romain au 5e siècle.
Naissance d’une ville au temps des Dauphins
Briançon se trouve dans le Dauphiné, région qui correspondrait aujourd’hui aux départements de l’Isère, de la Drôme, et des Hautes-Alpes.
Cette province fut créée autour d’Albon, près de Vienne en Isère, sous l’autorité d’une riche famille dont les membres prirent le nom de Dauphins au
début du 13e siècle. En 1343, les habitants de la région, regroupés dans 51 communautés, signent une charte avec Humbert II, le dernier Dauphin, leur garantissant des libertés et leur accordant des privilèges. En 1349, Humbert II
cède son territoire au roi de France. A partir de cette date, le fils héritier du roi régnant porte le titre de Dauphin du Viennois.
Briançon en proie aux flammes
Le tissu urbain dense et l’utilisation du bois comme matériau principal de
construction constituent des facteurs qui exposent particulièrement Briançon au feu. C’est surtout au 17e siècle que la ville souffre le plus cruellement des flammes. Le premier incendie se déclare en décembre 1624 et détruit les quatre cinquièmes de la ville. Les maisons tout juste relevées sont à nouveau réduites en cendres en janvier 1692. Les habitants reconstruisant leurs
demeures sur les fondations précédentes, l’ancien parcellaire médiéval ne se trouve quasiment pas modifié, en revanche, l’aspect des maisons évolue, le bois cédant la place à la pierre.
Vauban à Briançon
Vauban arrive à Briançon à l’automne 1692 à la suite d’une importante attaque du duc de Savoie. Il trouve le site difficile à aménager car il est entouré de toutes parts de hauteurs dominantes. Les 21 et 22 novembre 1692, il établit son projet. Il demande la réalisation de bastions, de demi-lunes,
d’une fausse-braie au front d’Embrun. Il prescrit divers aménagements : approfondir les fossés, consolider les courtines, placer des corps de garde, faire des embrasures, traverses et poternes, voûter la porte, construire des poudrières, des casernes et approfondir le puits de la place d’Armes. Lors de
son second voyage à Briançon, Vauban inspecte les travaux et rédige un nouveau mémoire, daté du 24 août 1700.
Briançon, gardienne des frontières
La fin du règne de Louis XIV est marquée par la guerre de Succession d’Espagne, de 1701 à 1714. La région de Briançon devient le théâtre d’affrontements franco-savoyards. En 1713, le traité d’Utrecht met fin en partie au conflit mais il s’avère désastreux pour le territoire. La frontière, jusqu’alors située bien au-delà des monts, est déplacée au col de Montgenèvre. La France
perd le Val Cluson, la Varaïta et une partie du Val de Suse, elle reçoit en échange l’Ubaye. La ville devient alors une zone frontalière, la construction
d’une véritable barrière de forts commence sous la Régence, en juillet 1721, et se poursuit pendant treize étés sous le règne de Louis XV.
L’expansion aux 19e et 20e siècles
L’organisation de Briançon connaît un bouleversement important au 19e siècle. L’implantation de l’usine de la Schappe en 1863, l’arrivée du train en 1884 et la construction de nouvelles casernes à partir de 1890 amorcent le
développement d’un nouveau quartier près de la Durance,
autour du hameau de Sainte-Catherine. L’après-guerre voit des mutations paysagères sans précédent. Les activités traditionnelles agricoles cèdent
le pas au tourisme et au climatisme. À de nouvelles pratiques de l’espace
correspond un nouveau paysage : au paysage rural succède le paysage urbain.